BIOGRAPHIE

«  L’Atlas développe une approche singulière de la peinture à travers l’écriture, fusionnant calligraphie d’inspiration coufique et caractères typographiques latins. Op Art, abstraction tant géométrique que lyrique, art éphémère, art in situ et actions-performances constituent le cadre et la matrice à partir desquels son œuvre se déploie. Héritier des « Black Paintings » et des shaped canvases (« toiles découpées ») de Frank Stella, L’Atlas fonde sa pratique picturale sur l’opposition et la complémentarité du noir et du blanc, la recherche d’une pure planéité et l’utilisation stricte d’une géométrie orthogonale. Entre lisible et visible, sa peinture renonce à toute fonction figurative, afin de laisser surgir un « ordre visuel » autonome, commandant le regard à la manière d’une mire ou d’une cible.

Rétrospectivement, il est intéressant de noter que c’est tout d’abord dans la rue que l’artiste a cristallisé, métabolisé ces différents héritages culturels et traditions. Tel le « paysan de Paris » d’Aragon, L’Atlas arpente la ville, porté par « le vent de l’éventuel », transformant les plaques d’égout en plaques d’imprimerie, en sceaux célestes dont il marque ses toiles.

Pour lui, ces disques de métal sont comme autant d’étoiles tombées à terre, dessinant une constellation singulière. Sur les places désertes, il déploie ses « boussoles », des roses des vents en noir et blanc qui s’adressent au marcheur, lui enjoignant d’élever son point de vue, afin de découvrir les choses comme vues du ciel. Métamorphose : les places historiques de diverses villes à travers le monde se transforment en d’immenses tableaux où se déploie la géométrie labyrinthique de l’artiste.

À la différence de la plupart des artistes de l’art urbain qui peignent directement à même les murs, les sols ou les wagons de métro, L’Atlas, en préalable à ses interventions, délimite le plus souvent un fond blanc aux bords tranchés, sur lequel il projette ses graphes, à l’instar d’un écran de cinéma. Il crée ainsi son propre espace pictural, à la fois juxtaposé et en rupture complète avec le contexte, d’où l’impact visuel de son travail. »

LA VISION D'ART+

«  Le choix de L’Atlas comme parrain d’ART+ 2025 : une désignation a haute valeur symbolique »

À l’heure d’ériger les fondations d’ART+, manifestation née de la volonté de proposer une lecture renouvelée de la scène contemporaine, la désignation d’un parrain ne pouvait relever du hasard ou de la convenance. Elle devait traduire un positionnement. Porter une vision. Affirmer une ambition.

En ce sens, le choix de L’Atlas, Jules Dedet – ne relève ni du geste esthétique isolé ni d’un simple gage de notoriété. Il constitue un acte curatoriel à part entière.

Nous sommes honorés qu’il ait accepté d’endosser ce rôle, et convaincus que ce compagnonnage donnera à notre première édition l’impulsion nécessaire pour inscrire durablement ART+ dans le calendrier culturel européen.

L’ATLAS EN RESONANCE AVEC ART+

Depuis plus de deux décennies, L’Atlas construit une œuvre d’une rigueur formelle remarquable, immédiatement identifiable, située à la confluence du langage crypté, de la cartographie urbaine et d’une abstraction géométrique aux accents presque archéologiques. Sa pratique, fondée sur un système de signes auto-générés, questionne avec acuité la spatialisation de l’écriture, la lisibilité du réel et notre capacité à nous orienter dans un monde saturé de flux visuels. Par ce biais, il explore les mécanismes de perception, déconstruit les conventions de lecture, et redessine les frontières entre le visible et le lisible.

Cette démarche s’inscrit dans une tradition graphique exigeante, érudite, traversée par les héritages du lettrisme, du land art et du minimalisme. Elle affirme avec constance, et sans compromis, la porosité féconde entre les formes d’expression issues de la rue et celles consacrées par l’institution. L’Atlas élabore ainsi un langage plastique universel, où se rencontrent mémoire urbaine, géométrie sacrée et pulsion contemporaine. Un langage qui, à bien des égards, entre en résonance avec les fondements même d’ART+ : ouvrir des lignes, créer des ponts, faire émerger du sens dans la complexité des formes.

UN PARRAINAGE ENGAGÉ

Cette tension fertile entre ordre et chaos, entre structure et spontanéité, entre territoire codifié et champ d’expérimentation libre, constitue l’un des axes majeurs de réflexion que partage la foire. Comme L’Atlas, ART+ se donne pour mission de décloisonner les pratiques, d’interroger les formats, et de favoriser la lecture plurielle d’un paysage artistique en perpétuelle recomposition.

Loin d’une posture décorative, ce parrainage engage. Il inscrit la foire dans un dialogue critique avec les enjeux contemporains de la création : hybridation des langages plastiques, reconfiguration des territoires d’expression, et tensions entre visibilité médiatique et exigence conceptuelle. Il donne à ART+ un point d’ancrage esthétique et intellectuel qui légitime son inscription dans le paysage foisonnant des foires internationales.

Le choix de L’Atlas est également stratégique. Il témoigne de notre volonté de nous entourer d’acteurs dont la légitimité repose sur un double ancrage : reconnaissance muséale et capacité à fédérer un public large, cultivé, curieux. Sa présence constitue une balise, un repère : pour les artistes, les collectionneurs, les institutions, et pour tous ceux qui entendent ART+ comme une proposition éditoriale forte et pérenne.